Tribune : Collectif de solidarité avec les saboteurs/saboteuses 5G

Publication d’un article retiré du site de Ricochets, un média militant et participatif de la Drome, suite à des pressions de la préfecture. Pour plus d’information, voir cet article.

Pour soutenir le média Ricochets, c’est ici.

Suite aux sabotages via incendies d’une antenne mobiles à Gigors-et-Lozeron et d’un important local technique d’Orange à Crest (répartiteur internet et téléphonie fixe), nous tenons à exprimer, face à la (ré)pression médiatique et policière, notre solidarité avec les saboteurs/saboteuses responsables de ces destructions volontaires nocturnes.
Si par malheur ils/elles étaient arrêtées un jour, nous exprimerons à nouveau notre solidarité par des articles, et, si nécessaire et ils/elles le souhaitent, nous contribuerons à récolter de l’argent pour leurs frais d’avocat.

Sur le contexte :
On voit de plus en plus de personnes s’opposer à la 5G, aux antennes partout, à la
course aux hautes technologies, pour différentes raisons.
Et puis de plus en plus pensent que les sabotage, la destruction de biens, sont un
moyen utile parmi d’autres pour lutter contre ça.
On sent une approbation croissante de cette résistance.

Contre ce type d’action, on entend malgré tout souvent des condamnations violentes, des opinions outragées, alors nous pensons qu’il est important de faire vivre d’autres voix dans le débat d’idées.

Bien pensants, forces de l’ordre, élus de tout bord, soutiens du techno-industrialisme capitaliste, défenseurs de la légalité et/ou de la non-violence étroite, drogués d’internet, entreprises, commerces, banques, médias conventionnels…, tant pis pour toutes celles et ceux qui s’étrangleront en lisant cet article et qui nous souhaiteront la prison ou la lapidation en nous traitant d’irresponsables et d’incohérents.

A vrai dire, malgré les quelques désagréments pour la population, nous nous réjouissons des perturbations qui suivent ces actes de sabotage. Ca fait un peu d’air frais dans ce long tunnel saturé de répression policière, de fichage, de couvres feux sans fin, de restrictions de déplacements, de contrôles partout, de pauvretés accrues, de lois anti-libertés et de projets industriels… Merci.
Sans revendication publié, on sait pas les motivations des auteur/e/s (qui d’ailleurs ne sont peut être pas les mêmes pour ces 2 attaques).
Peu importe les motivs, les effets sont là.

Réflexions plus générales :
De manière plus générale, nous constatons qu’il est important de stopper le système techno-industriel capitaliste, la 5G, objets connectés, le « toujours-plusvite » compétitif-productif, l’inflation de serveurs et de cloud gavés des données de nos vies, la surveillance omniprésente, les algorithmes au pouvoir, la
reconnaissance faciale, les intelligences artificielles, les usines robotiques ou manuelles…

 Ce mode de société est bloqué dans une voie auto-destructrice, il est protégé par un système policier hyper répressif, il est défendu et promu par des dirigeants en tout genre, il refuse de changer complètement ou de disparaitre, et puis les moyens légaux de changement sont limités et plutôt impuissants, cette prétendue démocratie est une farce glauque, et la plupart du temps les masses restent passives, alors il n’est pas surprenant que des moyens jugés illégaux soient utilisés, c’est même inévitable, ça a toujours été comme ça dans le passé, en France et dans la plupart des pays.

Que ça plaise ou non, on constate que les sabotages participent à lutter contre ce monde mécanique et destructeur.

C’est dommage que des personnes courageuses doivent en venir à se mettre en danger en commettant des dégradations, mais la faute est à qui ? à quoi ?

Les tech numériques, le web, la téléphonie mobile… contribuent de manière croissante aux désastres en cours de multiples manières (consommation croissante d’énergies et contribution à l’effet de serre qui dérègle très gravement le climat, extractions minières qui détruisent des écosystèmes et des peuples, surveillance, aliénations aux machines et aux écrans, accélération et généralisation des échanges capitalistes, isolement social…). Elles ne sont donc pas épargnées par les luttes pour maintenir une planète vivante et habitable, même chose pour tout le système industriel et ses technologies lourdes et complexes (donc ni écologiques ni démocratiques).

Le côté fun, moderne, « pratique », virtuel, coloré, addictif des tech internet et mobile ne peut pas faire oublier leur nocivité profonde. Et quoi qu’en pensent les toujours nombreux et irresponsables adeptes du progrès technologique sans limite, la 5G accélérera surtout les problèmes.

Quelles que soit leurs couleurs ou celles du parti politique qui les porte (vert, rouge, brun, rose, bleu…), ces énergies, ces industries et ces mégalopoles, ancrées dans la croissance économique, le productivisme et la consommation, aggravent par nature les carnages d’humains et d’autres êtres vivants.

Des carnages mondialisés auprès desquels des incendies de dispositifs techniques sont des boutons de roses parfumés.

Signé : Collectif de solidarité avec les saboteurs/saboteuses des installations d’Orange (ou autres) dans la Drôme par rapport à la (ré)pression médiatique et policière qui les visent.